L’apparition récente sur le marché (et en pharmacie) d’un nouveau produit (gouttes) à base de CBD engendre des confusions:
« Les produits contenant du CBD ne sont ni des médicaments, ni des dispositifs médicaux, ni des cosmétiques, ni des compléments alimentaires, expliquait Alain Chaspierre, dans les journaux de l’Avenir du 10 février. Chaque flacon d’huile de CBD doit afficher la mention “Ne pas consommer”. Vendre un produit affichant cette mention en sachant qu’il sera consommé pose problème. Cela ne fait pas partie des bonnes pratiques. Nous sommes des prestataires de soins, pas des vendeurs. Ce flou juridique nous met dans une position inconfortable.«
Que dit l’AFMPS sur ce type de produits?
« Si le produit n’est pas destiné à la consommation humaine ou vétérinaire, et si absolument aucune indication thérapeutique, directe ou indirecte, n’est mentionnée, ce produit pourrait être commercialisé (…). L’utilité de tels produits est bien entendu limitée, et ceci ne peut pas être une méthode détournée pour mettre des médicaments ou des compléments alimentaires sur le marché. Tout risque de mésusage doit être évité.«
Directives de l’Afmps sur les produits à base de cannabis et cannabidiol: cliquez ICI
Quelle alternative pour le pharmacien (et le médecin)?
Si l’absence de statut et la mention « ne pas consommer » sont évidemment rédhibitoires pour tout prestataire de soins, il faut aussi rappeler qu’une alternative existe, sous la forme d’une matière première pouvant être incorporée dans des préparations magistrales.
Le prix de cette préparation est élevé, certes, mais il garantit la qualité de la matière première et de la préparation (par rapport à d’autres canaux de distribution non officinaux). Rappelons par ailleurs que le coût et l’honoraire de cette préparation non remboursée peuvent être librement fixés par chaque pharmacien.
La dose thérapeutique journalière (selon la fiche documentation APB) (350-1500 mg) concerne différentes formes d’épilepsie réfractaire. Selon l’OMS, la dose usuelle de cannabidiol varie entre 100 et 800 mg par jour. Nous constatons toutefois qu’en pratique, des doses beaucoup plus faibles, fondées sur l’expérience, sont également prescrites et nous recevons d’ailleurs beaucoup de questions à ce sujet. Dans différents pays voisins, cela fait plusieurs années déjà que l’usage du cannabidiol est autorisé en préparation magistrale et des doses plus faibles sont régulièrement utilisées hors indication.
Informations de Fagron sur cette matière première: cliquez ICI
Informations du service APB (documentation) sur les produits à base de cannabidiol: cliquez ICI
Qu’en est-il de la législation sur les produits à base de cannabis et cannabidiol en Belgique?
Document (de mai 2019) sur le sujet: cliquez ICI