Suite à tout ce qui circule de manière imprécise dans la presse et sur le web concernant l’ACCORD CADRE , il nous semble bon d’expliquer correctement les choses, surtout au niveau du SERVICE DE GARDE et de la DISPENSATION EN LIGNE de médicaments.

Au sujet du SERVICE DE GARDE:

Tout d’abord, il n’est sans doute pas inutile de préciser que les changements prévus dans le cadre pluriannuel au niveau des honoraires de garde n’interviendront pas avant 2018.

Qu’est-ce qui va changer (en 2018)?

  • Un honoraire de disponibilité sera instauré pour les services de garde pendant la nuit (de 22h à 8h). Cet honoraire remplacera donc (pendant la nuit) l’honoraire de garde actuel (facturé à l’INAMI).
  • Un honoraire de garde ne pourra plus être facturé au patient lorsque celui-ci se présentera (tant le jour qu’en soirée et durant la nuit) avec une prescription urgente pour des médicaments non remboursables.

Qu’est-ce qui ne va pas changer?

  • En journée et le soir jusqu’à 22h, l’honoraire de garde pourra toujours être facturé à l’INAMI lorsque le patient se présentera avec une prescription urgente pour des médicaments remboursables.
  • Un honoraire de garde pourra toujours être facturé au patient pour des médicaments et autres produits non prescrits, de même que pour des médicaments prescrits non remboursables si la situation est manifestement non urgente.

Au sujet de la DISPENSATION EN LIGNE

« Mais pourquoi diable l’APB a-t-elle marqué son accord sur le chapitre des services et soins en ligne? » S’il y a bien un volet du cadre pluriannuel qui suscite beaucoup d’inquiétudes et de questions, c’est celui consacré à ces « services et soins en ligne » qui propose une extension des services en ligne pour améliorer l’accessibilité aux médicaments prescrits pour certains groupes de patients.

Quelques éclaircissements s’imposent…

De quoi parle-t-on exactement?

Dans le troisième tableau de « timing » figurant à la fin du texte du cadre pluriannuel (p.26), il est mentionné pour l’année 2018 « réglementation de la vente* en ligne de médicaments soumis à prescription » (ce volet du cadre pluriannuel est expliqué en pages 12 et 13). Est-ce à dire que la législation va être modifiée en ce sens? Et que l’APB soutient cette évolution? Certainement pas!

L’APB reste totalement opposée à la vente des médicaments en ligne, et ce, pour la bonne et simple raison que les interactions directes, en pharmacie, entre le pharmacien et son patient sont irremplaçables. Au cours des négociations sur le cadre, le cabinet de Maggie De Block a toutefois indiqué qu’il avait la ferme volonté de faire évoluer le cadre légal pour répondre aux évolutions technologiques et sociétales (en particulier au niveau des besoins de patients chroniques âgés en matière de livraison de médicaments à domicile). En acceptant d’en parler, de rester partie prenante et d’intégrer ce point dans le cadre pluriannuel, l’APB a obtenu des garanties solides vis-à-vis de ces évolutions.

Signer un cadre pluriannuel renforçant le rôle du pharmacien et introduisant le concept de pharmacien de référence, tout en ouvrant la porte à une dispensation non encadrée en ligne serait totalement absurde! C’est pourquoi le cadre pluriannuel précise très clairement que « ces développements (en ligne) devront se faire dans le respect de l’esprit de ce cadre pluriannuel en matière d’augmentation de la qualité des soins ». Soyez assurés que l’APB restera intransigeante sur ce point et s’opposera à toute dérive éventuelle lorsque les discussions sur la mise en oeuvre de ce chapitre du cadre commenceront.

*A noter que l’emploi du terme « vente » dans le tableau en fin de cadre est une erreur de traduction. Dans le reste du texte (et dans la version néerlandophone du cadre), il est systématiquement question de « prestation de service en ligne », ce qui est déjà très différent.

Source: info APB