Inutile de se précipiter chez son pharmacien pour lui réclamer des comprimés d’iode.

Car en attendant la mise en œuvre concrète de ce futur nouveau plan d’urgence, les modalités de distribution d’iode à la population ne changent pas (à savoir : mise à disposition de la population, via les pharmacies, de comprimés d’iode dans un périmètre de 20 km autour des sites nucléaires de Doel, Tihange, Mol-Dessel, Borssele (Pays-Bas) et Chooz (France) et de 10 km autour du site de Fleurus).

Vous trouverez toutes les informations utiles sur le site http://www.risquenucleaire.be/

La distribution préventive de comprimés d’iode à l’ensemble de la population belge fait partie des recommandations émises l’an dernier par le Conseil Supérieur de la Santé. Cette recommandation sera suivie par le gouvernement, qui planche actuellement sur une actualisation du plan d’urgence nucléaire.

Les modalités concrètes de cette distribution élargie de comprimés d’iode, de même que les autres adaptations éventuelles du plan, ne seront finalisées que dans les prochains mois.
L’entrée en vigueur du nouveau plan d’urgence n’est pas prévue avant 2017.

Entre-temps, rien ne change. Ce qui veut dire que les pharmaciens n’ont d’autre choix que de s’en tenir aux règles actuellement en vigueur.

Rassurer les patients & éviter la prise inconsidérée d’iode

Face à des demandes de comprimés d’iode en dehors des zones à risque telles qu’elles sont actuellement définies, il convient de prendre le temps de rassurer les patients en leur expliquant notamment que cette actualisation du plan d’urgence était programmée de longue date.
Elle n’est en rien liée à la menace terroriste ou à l’état de nos centrales nucléaires.
Par ailleurs, il est important de faire passer le message que la prise d’iode n’est pas un geste anodin. Au-delà d’effets indésirables éventuels sur la thyroïde, l’iodure de potassium peut aussi, exceptionnellement, provoquer des effets indésirables extra-thyroïdiens graves liés à une hypersensibilité à l’iode.
La prise de comprimés d’iode est surtout recommandée pour les enfants, les adolescents et les femmes enceintes. Elle n’est plus recommandée à partir de 40 ans, mais les autorités conseillent tout de même d’en parler préventivement avec son médecin. Si nécessaire, une notice illustrée destinée à la population est disponible en ligne (ICI).

Intérêt de l’iode en cas d’accident nucléaire

Le rejet d’iode radioactif dans l’atmosphère pourrait constituer un risque important pour la santé de la population. Respiré ou avalé, l’iode radioactif se fixe sur la glande thyroïde et peut accroître le risque de cancer, surtout chez l’enfant. La prise d’iodure de potassium permet de saturer la glande, ce qui va l’empêcher de capter ou fixer l’iode radioactif. En cas d’accident nucléaire, la prise de comprimés d’iode constitue donc un moyen de protection efficace contre les effets des rejets d’iode radioactif. Mais il s’agit d’un moyen de protection qui ne doit être utilisé que sur instruction des autorités. Conformément au plan d’urgence, ces instructions seraient notamment communiquées via les chaînes radio et tv de la RTBF et de la VRT. L’efficacité des comprimés d’iode étant limitée à 24 heures après leur ingestion, une prise trop prématurée (en cas de rumeur d’accident, par exemple) la rendrait inutile.
Rappelons que les comprimés d’iode ne protègent pas contre d’autres substances radioactives ou contre les rayonnements externes. C’est la raison pour laquelle il est essentiel, en cas d’accident nucléaire, de respecter à la lettre les autres mesures de protection, telles que le confinement (rester à l’intérieur d’un bâtiment, portes et fenêtres fermées), et d’éviter l’ingestion d’aliments et de boissons contaminés.

En stock chez le grossiste?

A toutes fins utiles, signalons que les stocks de comprimés d’iode encore disponibles chez les grossistes sont totalement insuffisants pour couvrir le territoire belge. Ils doivent donc, conformément aux engagements pris par la profession dans le cadre du plan d’urgence en vigueur, être strictement réservés aux pharmacies situées dans les zones à risque actuelles. Quant aux préparations magistrales ou autres compléments alimentaires, ils sont formellement déconseillés, de par les problèmes de stabilité ou de dosage qu’ils posent.

Info APB 04/05/2016