Une contribution disproportionnée imposée de façon unilatérale aux pharmaciens d’officine. Voilà ce qui figure dans le budget des soins de santé pour 2017. 

Qu’il faille faire des économies, nous le savons. Que ce gouvernement vienne chercher dans les soins de santé près d’un tiers des économies à réaliser, alors que nous devons faire face au défi du vieillissement, c’est à tout le moins déséquilibré. Que la contribution des pharmaciens d’officine soit encore supérieure à celle des autres prestataires de soins est injustifiable. Que 5% de notre rémunération soit purement et simplement supprimée constitue une attaque intolérable contre la viabilité de nos pharmacies. Et met en péril les soins pharmaceutiques dont nos patients ont besoin. Voilà pourquoi l’APB rejette avec force les mesures d’économies annoncées par le gouvernement.

Nous vous invitons  dans un premier temps à placer l’affiche « MERCI MAGGIE » à vue dans votre officine.

Notre profession injustement visée

La saga budgétaire de ces dernières semaines ne vous aura certainement pas échappé. Il était évident que des nouvelles mesures d’économies seraient imposées dans les soins de santé. Mais personne ne s’attendait à un tel montant : plus de 900 millions, soit près d’un tiers des efforts à réaliser ! Et ce alors que les besoins en matière de soins ne manqueront pas d’augmenter avec le vieillissement de la population. Nous ne pouvons pas continuer à faire plus avec moins!

Que les pharmaciens d’officine soient particulièrement visés est injustifiable. En plus de la capture de deux tiers de l’indexation prévue sur l’ensemble des honoraires, nos honoraires de délivrance de médicaments du chapitre IV passent tout simplement à la trappe !

Voici les principales mesures qui concernent notre secteur :

  • Déremboursement, pour cause de preuves insuffisantes, des médicaments suivants: mofloxacine, télithromycine, fibrates, coxibs; et des spécialités suivantes: Procoralan, Rasilez et Protelos.
  • Déremboursement des corticostéroïdes nasaux – le propionate de fluticasone et le furoate de mométasone passent en délivrance libre.
  • Déremboursement des IPP de plus de 56 ou 60 unités conformément aux directives de bon usage
  • Elargissement de la prescription du moins cher (quotas passent de 50 à 60%).
  • Modification de la catégorie de remboursement des antibiotiques (de B à C) pour lutter contre la surconsommation.
  • Indexation des seuils pour le maximum à facturer (MAF).
  • Saut d’index partiel (2/3) sur l’ensemble des honoraires.
  • Suppression de l’honoraire chapitre IV pour les pharmaciens étant donné la digitalisation et l’automatisation des processus administratifs concernés.

Selon le communiqué de presse de notre ministre Maggie De Block, il s’agit d’économies au scalpel fin et non à la hache. Ce scalpel entaille toutefois très profondément la chair d’un groupe cible spécifique, à savoir les pharmaciens d’officine. C’est surtout l’excision de l’honoraire chapitre IV qui fait mal. Pire encore : de telles mesures vont empêcher les pharmaciens d’offrir ces soins pharmaceutiques tellement indispensables pour améliorer le bon usage des médicaments. Les principales victimes seront précisément les patients que notre ministre voulait épargner à tout prix.

L’APB examine maintenant comment réagir au mieux à ces mesures unilatérales et inacceptables.

L’APB a rédigé un communiqué de presse à ce sujet (cliquez ICI).

A l’heure actuelle, nous vous invitons à être vigilant au niveau de vos stocks pour les produits concernés par les mesures budgétaires qui entreront en vigueur en 2017.

Entre autres pour *:

  • les IPP en conditionnement supérieur à 60 comprimés qui sont déremboursés.
  • les corticostéroïdes nasaux à base de propionate de fluticasone (Flixonase Aqua) et de furoate de mométasone (Nasonex) qui passent en vente libre.
  • certains antibiotiques dont la moxifloxacine (Avelox) et la télithromycine (Ketek) qui sont déremboursés.
  • les fibrates qui sont déremboursés.
  • les coxibs qui sont déremboursés.
  • l’ivabradine (Procoralan) qui est déremboursé.
  • l’aliskirène (Rasilez) qui est déremboursé.
  • le ranélate de strontium (Protelos) qui est déremboursé.

(*source APBNews N°156)